Marion Dessalles est assistante en science politique au Centre de Recherche en Science Politique (CResPo) de l’UCLouvain, campus Saint-Louis Bruxelles. Après avoir obtenu sa licence et son master en science politique à l’Université McGill à Montréal, elle a acquis une expérience de deux ans et demi en tant qu’assistante parlementaire accréditée au Parlement européen.
Issue d’une famille d’agriculteur·rices-viticulteur·rices, ses recherches se concentrent sur les comportements de vote des agriculteur·rices, en particulier leur tendance à se tourner vers l’extrême droite après les manifestations de janvier 2024 en France.
Son projet de thèse a été validé en octobre 2025.
Sujet : La représentation syndicale des agriculteurs en France après 1995 : quel(s) paysan(s) français la Coordination rurale représente-elle?
Cette recherche proposera d’examiner en quoi le vote des agriculteurs en faveur de la Coordination rurale (CR) aux élections professionnelles en France traduit à la fois des enjeux économiques et une dimension idéologique.
Dans un premier temps, cette étude mobilisera la géographie politique afin d’établir un lien entre les départements où le syndicat a enregistré ses meilleurs scores aux élections professionnelles des trente dernières années (1995-2025) et les conditions socio-économiques départementales de la population générale. S’inspirant des études de géographie électorale d’André Siegfried (1913), Nonna Mayer (1992) et Gombin et Mayance (2010), cette première approche permettra d’établir si, comme pour le vote aux élections législatives et présidentielles, les conditions sociologiques de la population générale, au niveau du département, influencent le choix de vote des agriculteurs aux élections professionnelles.
Plus précisément, cette étude s’intéressera à l’influence, sur le vote aux élections professionnelles, de la perception, par les agriculteurs, de leur statut socio-économique relatif au reste de la population dans l’ensemble du département – soit, l’autoidentification à une classe sociale. Cette première phase devrait nous permettre d’isoler deux départements où le syndicat est arrivé en tête lors des élections étudiées alors qu’ils présentent des caractéristiques contrastées (revenu médian, taille des exploitations, type de cultures, etc.), pour y conduire, dans un deuxième temps, une analyse plus précise des discours tenus par les cadres syndicaux locaux . Cette approche se justifie tout particulièrement par le fait que la CR s’est construite autour d’un discours mobilisant la figure du « paysan » comme « rempart civilisationnel » (Purseigle, 2010).
Bureau : 5016, rue du Marais 119 – 1000 Bruxelles
